Jean Morel échange avec Isha à l’occasion de la sortie de La Vie Augmente Vol. 3. Un projet en 10 titres qui vient conclure la trilogie qui a fait éclore un artiste pourtant loin d’être un rookie.

A 34 ans, Isha est bien placé pour savoir que “la vie augmente” (une référence au film congolais La vie est belle, sorti en 1987, dont est tiré cette phrase). Originaire de Bruxelles et affilié à la « 243 mafia », Isha possède une plume crue avec laquelle il parvient à saisir la réalité comme un peintre saisit l’expression d’un visage. Des qualités qu’il a déjà pu illustrer lors de notre freestyle Grünt #33 Feat. Bruxelles. C’était quelques semaines seulement avant la sortie du premier volume de La Vie Augmente, qui a mis du respect sur son nom.

Isha revient sur la difficile acceptation du rap en Belgique au début de sa carrière et durant toute la première décennie des années 2000. Les artistes qui s’aventurait hors des sentiers battus se voyaient alors souvent qualifiés de « rappeurs fous ».

Dans cette interview, Isha défend les vertus de la simplicité dans le récit, souligne l’importance de son « regard de rappeur » dans son processus d’écriture et nous parle de son envie de d’adopter, pour ses projets à venir, une position plus observatrice moins centrée sur le “je”. Une capacité d’analyse qui se marie à une pratique instinctive de la musique, pour un résultat criant de sincérité. Véritable poète de la rue, Isha aborde finalement les travers de la vie d’artiste qui pour lui ne doit pas être une finalité. Évidemment, puisque La Vie Augmente.