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Dans le cadre du Grünt Tour, une série documentaire qui met en lumière des scènes rap du continent africain peu médiatisées et en pleine effervescence, Grünt donne la parole aux observateurs privilégies du rap malien ainsi qu’à sa nouvelle génération d’artistes.

Ce n’est qu’au début des années 1990 et l’instauration de la démocratie que les jeunes ont obtenu la liberté d’expression pour faire du rap. Depuis, plusieurs générations se sont succédées comme le racontent les animateurs de l’émission Mali Rap sur la radio Energie FM, Warren G et Mass Traoré. Des pionniers Sofas de la République à Generation Rap et Respect, un collectif représenté par Tal B et qui rappe dans le plus grand respect, en opposition à ceux qui usent de l’injure. Sans oublier la période des clashs entre groupes, symbolisée par celui entre Generation RR et Ghetto K Fry, qui a nécessité l’intervention de l’État pour apaiser les tensions. 

Jean Morel part aussi à la rencontre de la nouvelle génération, que l’on retrouve dans le freestyle Grünt #40 à Bamako, ainsi que de Sidiki Diabaté, représentant de la 72ème génération d’une illustre famille de joueurs de kora (un instrument à corde originaire du Mali). La première a choisi le rap et est influencée par le monde entier,  tandis que le second a été choisi par la musique avec un père griot, Toumani Diabaté (Grammy Awards du meilleur album de musique du monde 2006 et de musique traditionnelle en 2010).

Les griots sont destinés, par le sang, à transmettre l’histoire de la musique. Un héritage que Sidibi Diakaté honore en incorporant à ses compositions rap, de la kora et des rythmiques issues de la musique mandingue. Dans un registre différent, la jeune génération a adapté le bambara, la langue nationale, de façon à ce qu’elle seule puisse la comprendre. Tout en ayant la volonté de s’exporter pour vivre de leur art autrement qu’à travers les concerts, dans un pays où les plateformes de streaming sont encore marginales...